Il faudrait que chacun fasse un effort pour abandonner les clichés reçus sur les malades mentaux. Nous devons les considérer comme enfant de Dieu en les accueillant, en créant une sphère de convivialité, de fraternité de reconnaissance dans laquelle ils se sentent valoriser à travers le travail qu’ils sont en mesure de produire. Plus nous leur ferons vivre cela plus ils se porterons bien. Et l’exemple le plus frappant est celui des animateurs du Centre Notre Dame de l’Espérance (CNDE), ils sont motivés par l’amour pour leurs frères et sœurs, ils se dépensent et dépensent pour les pensionnaires. Ce n’est rien d’autre que l’amour pour leur frères démunis, frapper par une maladie appeler maladie mentale. Le respect, la considération, l’amour du prochain, ces ingrédients sont la source de guérison pour les malades mentaux. Nous attendons plus d’accompagnement de la part des pouvoirs publiques et un courant de solidarité des uns et des autres. Je remercie tous ceux qui ont fait parler leur cœur. Je confie non seulement les malades, tous les intervenants au centre et tous les généreux donateurs, que Dieu les bénisse et leur donne cette énergie et ce sens de l’humain qui leur permettra de se mettre aussi au service d’une humanité intégrale chez nos frères et sœurs malades ».
Soumaïla, pensionnaires du centre agricole de Doufiguisso (CLER)
« J’étais un malade errant, je restais dehors car j’étais stigmatisé dans mon entourage on me disait que j’étais fou. J’errais jusqu’à ce qu’un jour Stéphane et Ferdinand (aide soignants au Centre Notre Dame de l’Esperance) sont venus me prendre pour m’emmener au Centre Notre Dame de l’Espérance. Dieu merci aujourd’hui je me sens mieux et je souhaiterais reprendre mon activité d’avant (le commerce) ».
KIMA Oumar, pensionnaire à Doufiguisso
« Je suis originaire de Kipiel-gougin, j’étais malade et ma famille m’a fait interner à trypano (centre psychiatrique de Bobo-Dioulasso). Après 03 mois, la plupart de ceux qui ont été internés sont partis me laisser aussi la prise en charge devenait très couteuse. Lors d’une de ses visites, l’abbé Emmanuel NABALOUM, a recommandé qu’on me fasse venir au centre où ils pourront prendre charge mon traitement.
En effet le père Emmanuel venait chaque mercredi pour dire la messe et causer avec les malades. Aujourd’hui je vais mieux, à ma sortie j’envisage faire le commerce. Je remercie l’ensemble de l’équipe du Centre de m’avoir donné un nouveau départ ».
SANOU Simon Chef de village de Doufiguisso
« Quand nous avons été informé du projet de création d’un centre de réinsertion des malades mentaux sur le site alloué au diocèse, nous avons accepté immédiatement car c’était un travail très noble. Nous étions heureux que des malades mentaux puissent recouvrer la santé et rejoindre leur famille respective.
La cohabitation se passe à merveille avec nos amis (malades mentaux en réinsertion à Doufiguisso). A aucun moment depuis la venue des pensionnaires jusqu’à maintenant il y a eu une prise de bec entre nous. Grâce à ce centre, notre village sera une référence pour le traitement de la maladie mentale. De plus nous avons bénéficié d’un centre de santé avec de personnes bien formés. Auparavant il faillait parcourir des kilomètres pour atteindre un CSPS, aujourd’hui un centre de santé spécialisé est à proximité de plus qu’un forage sur le site qui profite à la population ».
« En 2015, je fis la connaissance du centre par l’intermédiaire d’une infirmière avec qui je consultais en clinique et par moment je venais rendre visite au centre. Une année plus tard je reviens en tant que stagiaire bénévole dans le cadre de la préparation de ma thèse, par l’entremise du Dr OUEDRAOGO Nathalie (médecin au CNDE) qui consultait déjà et d’un autre médecin. Après ma soutenance en 2016, j’ai été recruté à la fonction publique, n’ayant pas encore été affecté, je participais aux consultations au centre une ou deux fois par semaine. Par la suite j’ai été affecté à Sindou distant de près de 200km de Bobo-Dioulasso dans le Centre Médical de NIANKORODIUGOU. Chaque weekend je rentrais à Bobo-Dioulasso et généralement, je consultais les samedis. En janvier 2020 grâce à la convention que le centre avait signée avec le ministère de la santé, le CNDE a pu obtenir du ministère de la santé un médecin en ma personne, relevant du district de Do. En plus de de la consultation, j’étais l’entraineur et l’arbitre de l’équipe de foot du centre . Tous les mardis et vendredis il y avait le foot. De même, je faisais le bricolage avec les amis ».